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La bio-diversité en danger
mardi 11 décembre 2007, par
On entend beaucoup de choses à propos des problèmes liés à la biodiversité. C’est certainement une véritable catastrophe silencieuse et très inquiétante pour l’avenir de la vie sur la planète.
Seule une fraction mineure des espèces totales du monde vivant – peut-être 10 % – ont été inventoriées, pour la plupart au cours du xxe siècle. C’est ainsi qu’un million ’espèces d’insectes seulement sont connues sur 8 à 15 millions au total, 70 000 espèces de champignons sur peut-être deux millions, et 80 000 espèces d’algues et de protistes sur près d’un million. Seuls deux groupes systématiques relativement peu nombreux, et très étudiés, ont été largement inventoriés : les systématiciens ont ainsi décrit environ 95 % des vertébrés (soit 50 000 espèces) et 85 % des plantes vasculaires (soit 270 000 espèces) actuelles (cf. Harrison & Pearce, 2000).
Voir la page de Camin ferrat à ce sujet.
Ces grandes lacunes rendent la tâche difficile aux scientifiques qui calculent les taux de disparition d’espèces au XXI siècle. Mais les estimations dans ce domaine sont extrêmement inquiétantes et indiquent dans tous les cas et même en tenant compte des marges d’erreurs possible d’un recul de la biodiversité comparable à celui ayant entrainé la fin des dinosaures ! Lorsque l’on sait que le maintient de la vie sur terre dépend en partie de cette biodiversité par ce que tous les êtres vivants sont interdépendants, il y a de quoi réfléchir...
Une logique naturelle
Il est dans la logique « naturelle » de l’évolution que des espèces apparaissent, et que d’autres s’éteignent, sur des échelles de temps longues. L’important, pour que le potentiel d’évolution du vivant se perpétue, c’est que le nombre d’espèces qui disparaissent ne soit pas supérieur, ou pas trop, à celui de celles qui apparaissent. Il est aussi important que la variabilité génétique, à l’intérieur de chaque espèce, soit suffisante pour permettre aux potentialités d’évolution de s’exprimer, ce qui implique que les effectifs conservés soient suffisamment importants.
En première ligne des espèces menacées viennent les mammifères (dont nous faisons partie) avec un taux de 24% supérieur à ce qui serait normal (extinction naturelle) avec 1100 espèces menacées. Ensuite viennent les plantes avec 11% et 30 000 espèces menacées. 11% également pour les oiseaux.
L’impact des activités humaines sur ces taux d’extinction est aujourd’hui bien connu, et attesté depuis le néolithique, voire, selon certains auteurs, le paléolithique supérieur. En dehors du bouleversement climatique en cours, dont la rapidité pose de nombreux problèmes d’adaptation aux organismes vivants, de nombreuses causes, directement liées aux activités humaines, peuvent être invoquées, telles que la destruction ou la modification des milieux, la prédation directe ou indirecte, l’introduction d’espèces invasives, sans oublier la pollution des milieux (pesticides et autres substances organiques, métaux lourds, etc.).
Urgent de ne rien faire
Ce ne sont pas la des propos d’écolo intégriste mais un signal d’alarme fort. Or, malgré une information très présente sur les médias mondiaux concernant ces problèmes vitaux pour l’avenir de l’humanité, on ne constate pas de réaction sur les niveaux économiques et politiques. On pourrait comprendre devant cette inertie qu’il est urgent de ne rien faire mis à part les déclarations ronflantes et les accords à minima sur la réduction des émanations de carbone dans l’atmosphère.
La France, pays hautement développé et dont les citoyens baignent dans la médiatisation-écologique, a vu lors des dernières élections législatives le parti écologique "les verts" gratifié de 1% seulement des voix. Je n’ai moi même pas voté pour eux en pensant privilégier le combat contre le néo libéralisme et m’attaquer ainsi en plus de l’injustice sociale à la dégradation de la planète.
C’est pourquoi ces problèmes ne doivent pas rester entre les mains de quelques uns mais être débattus par l’ensemble des citoyens quelque soit leur sensibilité. Il y a une exigence à mettre en avant de la sincérité dans les démarches entreprises par les uns et les autres qui ne sont le plus souvent que récupération et instrumentalisation.
Les oeufs que nous consommons (dans le monde entier) sont produits à 95% par quatre firmes seulement. Les pondeuses sont sélectionnées par rapport à leur conditions d’exploitation. Ou est la biodiversité ? Pas bien grave direz-vous ? Et la grippe aviaire ? Le virus n’ayant que le loisir de voyager aux quatre coins du monde sur quelques espèces standard aura beau jeu de se développer et de muter. On accuse volontiers les oiseaux migrateurs qui n’ont pour seul tord que de ne pas avoir à leur disposition de lobbyistes influents à la commission de Bruxelles.
Infos et citation extraites de : Biodiversité et changements globaux Anne Teyssèdre