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Le Pacte vert de la commission européenne

samedi 13 janvier 2024, par grand-Pierre

Des législations et des projets de loi à répétition avec un minimum d’impact.
Un personnel administratif pléthorique et producteur de textes au km.
Tous ces moyens mis en œuvre pour que la commission n’accouche finalement que d’une souris !

Voici in extenso le contenu du courrier que j’ai adressé à la représentante en France de la commission européenne à propos du "Pacte vert", ce projet de loi supposé restaurer la biodiversité sur 20% des territoires à l’horizon 2030.

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Courrier adressé à :
Valérie DREZET-HUMEZ - Cheffe de la Représentation de la Commission européenne en France
Samedi 13 janvier 2024 – Le Vigan (30120)

Réflexions à propos du pacte vert européen

Madame la directrice,

J’ai parcouru, sur le site français de la commission européenne les informations relatives au « Pacte vert ». J’y relève que l’objectif du pacte vert est de couvrir au moins 20 % des zones terrestres et marines de l’UE d’ici à 2030 par des mesures de restauration de la nature. Fort bien.

Mais, déception en allant un peu plus loin dans le texte et en lisant :
« La restauration de la nature ne signifie pas protection de la nature et ne débouche pas non plus automatiquement sur la mise en place de zones protégées ». Voici les pollueurs et les décideurs économiques rassurés qui auraient pu craindre une extension des zones protégées et une législation trop contraignante…

Vous me répondrez que les mesures envisagées sont néanmoins juridiquement contraignantes pour les états membres concernant la restauration de la nature d’ici à 2030.

J’ai quelque peine à comprendre que l’on puisse restaurer la nature sans toutefois la protéger ? Peut-être s’agit-il d’une traduction incorrecte des textes originaux ?
Je lis plus avant : « La restauration implique de vivre et de produire avec la nature, en ramenant de la diversité partout, y compris dans les zones où a lieu une activité économique, par exemple dans les forêts gérées, sur les terres agricoles ou dans les villes. »

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Vous en reprendrez bien un peu ?

Très bien, mais l’UE n’a-t-elle pas prolongé l’autorisation d’utiliser le glyphosate pour une décennie supplémentaire (jusqu’en 2033) ?

Naturaliste de terrain et de longue date je n’ignore pas combien il est long et difficile de « renaturer » (le terme proposé par le correcteur automatique est « dénaturer » car « renaturer » n’existe pas dans sa base). Un agriculteur qui souhaite passer en « Bio » doit attendre deux à trois ans, ce qui ne signifie pas pour autant que le terrain soit entièrement exempt de pollution résiduelle ni que la biodiversité y soit comparable à celle d’une forêt primaire... Pour « restaurer » ou « renaturer » il faudrait autant de temps que l’on en a mis à détruire la biodiversité dans les sols agricoles.

Le « Pacte vert » illustre bien la bonne volonté de la commission en matière de préservation de la biodiversité mais quel impact réel aura-t-il sur elle ? Les pollutions chimiques sont d’ores et déjà si importantes sur nos sols agricoles que l’affichage d’une bonne volonté juridique risque de ne pas suffire si de l’autre main on autorise l’utilisation des pesticides les plus contestés…

N’y a-t-il pas là le risque de manipuler les opinions à ce sujet alors que la situation de la biodiversité nécessiterait un train de mesures précises et opposables beaucoup plus conséquent pour être sauvegardée ?

Dans l’espoir de votre retour sur ce sujet prioritaire, concernant, bien au-delà de la sécurité alimentaire, notre avenir biologique, recevez, madame la directrice, mes meilleures salutations.

Pierre Muller

Source = Site en France de la commission européenne.