Michèle Rivasi aux éco-dialogues du Vigan

Ce quinze avril 2017 la salle de l’auditorium du lycée du Vigan accueillait un public nombreux pour venir écouter Michèle Rivasi, députée européenne EELV, débattre de l’avenir de l’écologie en Europe alors même qu’aucun candidat des verts ne se présente aux élections présidentielles françaises. (Yannick Jadot s’étant effacé au profit de Benoit Hamon pour ce scrutin).

Offensive et chaleureuse, toujours optimiste pour l’avenir européen, malgré une soixantaine assumée et un parcours politique qui aurait pu la décourager, car les Verts ont démontré depuis longtemps leur capacité à décourager, elle brosse à grands traits croustillants et pleins de références à des politiciens connus et côtoyés par elle, l’état des lieux européen et écologique.

Co-fondatrice du CRIIRAD en 1986 après l’accident nucléaire majeur de Tchernobyl, elle est également vice-présidente du CRIIREM (ondes électro-magnétiques) et elle a été directrice de Greenpeace France en 2003. Candidate malheureuse aux primaires des Verts pour les élections présidentielles de 2017.

Fessenheim et le nucléaire - OGM - Collusion des experts et des grands labos, elle brosse un portrait réaliste des forces en présence ; des lobbies manipulateurs et des ministres complaisants. Elle s’affirme pour un changement de paradigme politique et se place du côté de Benoit Hamon et de Jean-Luc Mélenchon, avec quelques réserves toutefois pour ce dernier en ce qui concerne sa stratégie vis à vis de l’Europe.

Un collectif anti-compteur Linky dans la salle interrogea madame Rivasi sur sa dangerosité et reçu une réponse mi-chèvre mi-chou. Des études seraient en cours et un moratoire souhaitable.

Le débat qui suivi fut, à mon sens, assez décevant.

Malgré qu’elle soutienne les candidatures de la rupture républicaine (Hamon et Mélenchon) Michèle Rivasi n’apparaît pas comme une anti-système mais plutôt comme une politicienne, certes respectable, mais routinière des négociations et des compromis de par ses fonctions européennes ou municipales (Valence).

Or dans l’auditoire les anti-système présents ne se privèrent pas de prendre le micro et parfois même en abusèrent largement pour orienter contradictoirement le débat vers la profession de foi anti-capitaliste. Problème récurrent s’il en est dans ce type de débat aux éco-dialogues du Vigan où, je me permets de le rappeler, le public ne vient pas forcément pour entendre des diatribes révolutionnaires, peut-être bien fondées mais archi-rebattues, mais plutôt pour entendre l’orateur, profiter de sa présence au Vigan et le questionner, quitte à ce que ces questions ne soient pas forcément complaisantes.

Michèle Rivasi s’est clairement positionnée pour mener la lutte écologique sur le plan européen en évoquant plusieurs exemples victorieux tels l’interdiction des OGM. Elle plaide pour une Europe à construire et en construction dans une attitude positiviste afin de faire avancer en commun les dossiers. Par exemple le CETA avec le Canada qui pourrait être bloqué par une seule nation européenne. Les différences sont importantes entre tous les membres européens et dans ce domaine, d’après Michèle Rivasi, il est sans doute plus facile de décréter plutôt que d’essayer de bâtir ensemble, ce qu’elle estime possible.

Alors, rester partenaires des autres nations et travailler pour une Europe sociale ou bien claquer la porte, comme Mélenchon le ferait, si les traités ne sont pas renégociés ? Sûr que si la France quittait une Europe qualifiée de droitière, elle ne retrouverait pas forcément un hexagone de gauche et exonéré du pouvoir de l’argent !

A moinsse, bien sûr, que madame Lepen ne vire sa cutie, que les investisseurs se changent en bisounours, que les banquiers cessent de spéculer sur les bulles les plus juteuses et que l’enfer soit promis aux paradis fiscaux...