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Pollution industrielle de la rivière Arre

Avèze - le 3 juillet 2015 (Article complété le 9 juillet)

vendredi 3 juillet 2015, par grand-Pierre

Grave pollution dans la rivière Arre après déversement d’un produit chimique de couleur jaune. Forte mortalité de la faune aquatique.

Des constats et des prélèvements ont été effectués par la gendarmerie et les pompiers.

Sur plus d’un km... des poissons morts

Pollution au sortir d’un émissaire d’eau pluviale et provenant de l’UFV

Fatalité ou manque de vigilance ?

Une fausse manœuvre serait à l’origine de la fuite d’un bain de produit destiné au traitement insecticide des bois.

Comme quoi, un simple robinet mal fermé peut remettre en cause dix années de travail de l’association de pêche et stériliser plus d’un kilomètre de la vie de la rivière. (En aval : On n’en sait pas plus).

Il serait temps de revoir la copie industrielle et de systématiquement mettre en place des systèmes de rétention autour des aires stockant des produits polluants et dangereux.

L’entreprise Well avait bien réagi après la pollution par le détergent en janvier 2013 en faisant le nécessaire pour que cet incident ne se reproduise pas.

L’UFV [1] fera-t-elle de même ? Cela valoriserait l’image de cette entreprise qui a procédé récemment à de gros investissements, mais malheureusement pas dans les systèmes de rétention de ses produits dangereux.

Nos cours d’eau de type méditerranéens sont extrêmement vulnérables et ceci particulièrement aux débits d’étiage. Ils représentent une richesse biologique très importante comme le montre les désolantes images de truites Fario de race indigène, le ventre en l’air.

Une mauvaise image pour le pays

Or, ces dernières années ne sont pas significatives d’une vigilance accrue à propos des risques de pollution :

Marées de déchets plastiques à répétition au fil des crues, pollutions répétées aux hydrocarbures au Vigan (origine non identifiée), dégorgements chroniques d’eaux usées s’échappant des canalisations au bord de l’Arre, déversement de 1000 litres de détergent (Well 2013) et maintenant l’UFV qui traite la rivière au lieu de ses bois d’oeuvre !

Que serait-ce si nous n’étions pas dans une zone de déprise industrielle et si les industries, au contraire d’aujourd’hui, étaient toujours prospères en pays viganais ? La rivière prendrait des teintes marbrées d’azur, de parme ou de vert émeraude comme au bon vieux temps de la teinturerie Brun d’Arre (à la raison sociale prédestinée !).

Le Pays Viganais se distingue malheureusement par le nombre d’articles de presse accumulés au fil des années sur le thème de la pollution des cours d’eau. Une publicité dont on pourrait avantageusement faire l’économie ! (Voir le résultat de la recherche sur Google en document joint).

Si, dans les décennies passées, les rivières étaient considérées par les habitants comme des égouts à ciel ouvert, et si, comme l’attestent certains textes, elles étaient dans un très mauvais état (du moins entre les crues qui chassaient finalement les déchets vers l’aval, c’est à dire chez le voisin), il serait grand temps en 2015, que chacun d’entre nous et à fortiori les industriels et les collectivités, prenne conscience de l’importance de la vie dans nos cours d’eau et agisse en conséquence.

Malheureusement, beaucoup d’eau passera encore sous nos ponts avant que cette conscience environnementale n’ai traversé tous les esprits.

1 carré jaune = 1 poisson mort (Environ 70 sur ce cliché)
Clic droit sur l’image, puis "Ouvrir dans un nouvel onglet" pour la voir en taille réelle.

Midi-Libre : Le compte n’est pas bon

Le Midi Libre de Nîmes mentionne dans son édition du 4 juillet 2015 une mortalité de deux cents poissons. A l’évidence le compte n’y est pas, avec cette estimation communiquée par la journaliste Cathy Rocher d’après les données collectées par la gendarmerie.

Deux cents poissons morts estimés, c’est comme pour les manifs : Selon la police. Je vais donc être obligé d’endosser la tunique de Jésus-Christ au lac de Tibériade pour multiplier ces pauvres petits poissons morts.

Sur le cliché que je publie ci-dessus, j’ai compté soixante dix poissons morts, petits et grands. Sur une distance approximative de vingt mètres. Je n’ai pas comptabilisé non plus les autres espèces comme les écrevisses (toutes mortes) ou la microfaune de la rivière. (Peut-être le plus grave !).

Donc, si je sais encore compter :

- Une pollution sur une distance d’un kilomètre

- 70 poissons morts sur 20 m

- 1000 m / 20 m = 50

- 70 poissons x 50 = 3500 poissons

Même en tenant compte de la dilution croissante du toxique en aval, ce nombre serait certainement plus proche de deux mille que de deux cents.

Sauf, bien sûr, si l’on n’accorde le nom de poisson qu’aux spécimen de plus de dix ou vingt centimètres...

Petit poisson ne deviendra jamais grand si le Midi-Libre persiste à diffuser ce genre de statistiques.

Article du ML

Jeudi 9 juillet (suite)

Un nouvel article du Midi Libre corrige le tir par rapport à l’estimation précédemment publiée sur le nombre de poissons morts.

J’avais écris à la journaliste Cathy Rocher pour lui signaler la sous-évaluation du préjudice causé à la faune aquatique que sa précédente relation induisait dans l’esprit du lecteur.

Cette fois-ci et après qu’elle ait contacté Patrick Courant, le président de la société de pêche, ce serait plus de six cent truites et "des centaines" d’autres poissons et d’écrevisses qui auraient perdu la vie dans cette affaire de pollution.

Maintenant nous sommes enfin "au courant". Merci Patrick ! (et merci à madame Rocher et au Midi Libre).

Voici l’article en question :


Je me suis rendu sur place le 3 juillet au matin.
Cet article a été complété le 4 juillet après la parution de l’article dans le ML.
Et complété à nouveau le 9 juillet après parution du deuxième article.


[1Union Forestière Viganaise