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Filière-bois énergie : Industrielle ou éco-responsable ?

vendredi 10 mai 2013, par grand-Pierre

E.ON, entreprise allemande et troisième groupe mondial dans le secteur de la distribution d’énergie a contracté avec l’état français pour assurer la reconversion de la centrale thermique au charbon de Gardanne (13) d’une puissance de 250 MWe, en centrale à biomasse. Ce contrat passé pour une durée de 25 ans est le plus important du pays concernant ce type de production d’énergie.

Tonnages gargantuesques

La société E.ON [1] devra, pour réaliser les transformations nécessaires, investir la somme de 230 millions d’euros dans la nouvelle centrale.

En 2014, la centrale transformée engloutira dans ses installations entre 800 000 et 1 000 000 de tonnes de biomasse dont 80% de bois. Le périmètre fixé par l’état pour récolter la moitié de ces tonnages [2] est fixé à un rayon maximum de 400 km autour de Gardanne.

Cela fait 311 000 tonnes de bois par an à récolter entre les régions PACA, Rhône-Alpes et Languedoc Roussillon ! Et 450 000 t en 2025 prévues au contrat. La centrale bio-masse d’Alès, pour comparaison ne consommera que 5600 M3/an. [3]

Ce projet a été présenté par la société E.ON le 25 mars dernier à St Hippolyte du Fort aux acteurs économiques, institutionnels et politiques concernés. Le sud-Lozère, le nord d’Alès et le Pays Viganais y ont été présentés par E.ON comme des ZAP (Zones d’Approvisionnement Prioritaire) de la centrale de Gardanne.

Menaces sur la châtaigneraie et les paysages

La châtaigneraie cévenole se trouve en tête de liste car elle présente un grand intérêt pour son fort coefficient énergétique et le faible encrassement impactant les installations. Elle représente environ 25 000 hectares en basses-Cévennes. Or il est à craindre que les tonnages projetés soient complètement incompatibles avec une gestion raisonnée et durable de cette ressource.

Il est pourtant certain que la châtaigneraie présente une grande quantité de bois morts et d’arbres atteints de maladies cryptogamiques. Elle n’est plus entretenue et la biomasse n’est pas valorisée. Mais une exploitation industrielle à grande échelle et nécessitant de gros moyens mécaniques (ponts-mobiles, mini-grumiers, araignées forestière etc.) ne se prêterait pas, sur nos versants cévenols, à une récolte respectueuse de l’environnement et des paysages ancestraux.

La « zone d’approvisionnement prioritaire » définie par E.ON comporte au moins 4 zones classées Natura-2000, s’étend en partie sur la zone du Parc National des Cévennes ainsi que sur des territoires « Réserve de Biosphère » et « Patrimoine mondial de l’Humanité » classés par l’UNESCO.

Lorsque l’on considère les prévisions d’exploitation et les tonnages envisagés, en milliers de tonnes récoltées annuellement, il est parfaitement loisible de s’inquiéter à propos de cette stratégie d’une multinationale appliquée aux basses-Cévennes. Le parcellaire étant très morcelé, il est possible que les entreprises forestières sous-traitantes de E.ON contractent directement avec les petits propriétaires, les surfaces de moins de 5 hectares n’étant pas soumises à la même règlementation que les surfaces plus importantes. Des trouées pourraient ainsi atteindre des dizaines d’hectares sans avoir été soumises à autorisation.

Tout cela risque d’aboutir à une exploitation anarchique de la châtaigneraie et à une détérioration paysagère impactant négativement, entre autre, le développement du tourisme vert. Apparemment, rien n’a été prévu comme étude d’impact environnemental et aucun projet de renouvellement de la ressource n’a été intégré à cette ZAP en Pays Viganais jusqu’à présent.

Une perception différente et un projet à concrétiser

Une approche différente est souhaitable et possible pour le Pays Viganais. Le développement durable, dont on nous rebat les oreilles depuis des années, consiste à utiliser les énergies renouvelables (dont le bois fait partie) et à limiter les gaspillages et les transports. Des solutions sont envisageables pour aller dans ce sens et utiliser une ressource locale importante au profit des collectivités en se protégeant des projets industriels pouvant se révéler mal adaptés, voir dévastateurs.

Voici quelques unes de mes propositions en la matière :

- Équipes de salariés solidaires (insertion par exemple)
- Entreprises forestières locales impliquées également sur certains chantiers
- Matériel léger, performant et adapté à une cueillette respectueuse des parcelles (treuils légers - quads forestiers - traineaux - glissières etc.)
- pistes de service réduites au minimum
- Pas de coupe à blanc mais des coupes d’éclaircies uniquement
- Utilisation des rémanents sous forme de plaquettes
- Gestion coopérative et contrats soumis à une charte éco-forestière
- Partie du bois bûche à la disposition du propriétaire (s’il se chauffe au bois) sans transaction financière - Partie restante à la revente par la coopérative
- Soutien des collectivités locales (et développement des chaudières-bois locales)

Il suffirait que ces opérations soient peu couteuse, voir "blanches" financièrement et ne coûtent rien en matière de fonctionnement aux collectivités pour que ce projet soit pérenne.
Les tonnages ne seraient évidemment pas ceux que E.ON tente d’imposer ! Mais devrait-on procéder comme les verriers du XIXème siècle et ratiboiser nos vallées ?

Quels seraient les avantages ?

- Parcelles nettoyées par rapport au risque d’incendie et environnement respecté
- Meilleur contrôle du gibier
- Paysages préservés
- Chauffage du propriétaire sur place assuré (au moins en partie) et transport réduit au minimum
- Emplois générés localement et action sociale
- Valorisation de la ressource et amélioration des parcelles (Plan de gestion - conduite de la régénération - plantation)
- Relation entre accroissement naturel et prélèvement respectée
- Création d’un réseau coopératif local (conseils - aide juridique - mutualisation des coûts - politique d’ensemble)
- Maitrise des prix

Et pour quelles contraintes ? (Car bien sûr, il y en aurait !)

- Volonté collective à confirmer et prise de conscience des propriétaires nécessaire
- Création d’une structure coopérative (le gros morceau !)
- Mise en place de moyens pour initier le projet (Démonstration sur site)
- Soutien politique et administratif
- Valorisation locale du territoire prioritaire sur les solutions industrielles externes
- Développement du marché local (chaudières à bois)

Conclusion

Plutôt que de projeter l’avenir de nos vallées dans un schéma industriel générateur de dégâts paysager et environnementaux. Plutôt que de risquer d’initier un processus conflictuel et de radicaliser les positions des "pour" et des "contre". Réfléchissons et concertons-nous plutôt autour d’un projet moins ambitieux peut-être mais pérenne et éco-responsable.

Le différentiel entre les prix proposés pour le cube sur pied et le cube rendu/usine de plaquettes par les industriels est très important. Ceci s’explique bien sûr par la plus-value réalisée lors de l’exploitation forestière, le broyage, le stockage et le transport. Ce différentiel doit être examiné de très près car il pourrait autoriser le dégagement de marges suffisamment rémunératrices localement avec l’établissement d’un juste prix entre exploitant et consommateur.

Quel est le petit propriétaire forestier qui ne souhaiterait voir ses parcelles entretenues et éclaircies, les rémanents enlevés et le bois bûche à sa disposition ? Et de surcroit, s’il en tire certains revenus, concevra-t-il alors de vendre à bas prix ses bois à la centrale de Gardanne et de voir les versants se dénuder à la vitesse grand V ?

Et le SDIS [4] ? Verra-t-il d’un mauvais œil tous ces hectares éclaircis, redevenus propres et désembartassés ? Seuls les sangliers y perdront un peu de leurs caches et de leur tranquillité !

Et si, partant sur de nouvelles ambitions, la châtaigneraie se trouve restaurée ou que les parcelles sont reconduites sur la base d’un projet forestier viable [5], qui pourrait donc y trouver à redire ?

Il ne reste plus qu’à travailler ensemble cette option aussi prometteuse, à mon avis, qu’à pu l’être celle de la coopérative de l’oignon doux des Cévennes, laquelle, à ses débuts, ne devait pas forcément convaincre tout le monde et qui, à présent, représente un fort potentiel économique !

Chers lecteurs, n’hésitez pas à laisser vos commentaires et vos propositions sur ce sujet "brûlant".

En pièce-jointe : Le document présenté par E.ON le 25 mars 2013 à St Hippolyte du Fort.

Autre pièce-jointe intéressante :
Le point de vue de Jeannine Bourrely
Présidente du Groupement de Développement Forestier du Gard
Conseillère CRPF.
"Son argumentaire est clair mais n’oublions pas qu’elle représente les intérêts des propriétaires forestiers".


Une pratique a été dénoncée, notamment par Roxanne Mitralias, militante du parti grec Syriza. Certaines entreprises allemandes investissent (en Grèce notamment) sur la privatisation de la production d’énergies renouvelable telles les barrages etc.

Cela leur permet, d’une autre main, de racheter des droits à polluer et d’obtenir avantageusement de cette façon du "crédit carbone" pour d’autres activités moins respectueuses de l’environnement en Allemagne.

Alors, il faudrait peut-être demander aux habitants de la Forêt noire, s’ils seraient d’accord pour alimenter solidairement Gardanne avec leurs beaux sapins !


[1Chiffre d’affaire = 120 milliards d’euros en 2012

[2Le reste provenant de l’étranger

[3Pour l’approvisionnement, Bois-Énergie-Cévennes-Languedoc à Tamaris va garantir à la Ville d’Alès 5 600 tonnes de bois local par an, dont plus de 70 % de bois forestier. La charte forestière mise en place sur le territoire du Pays Cévennes permet d’exploiter la forêt sans porter atteinte au patrimoine sur pied et en ne prélevant que dans la part qui s’accroit annuellement.

[4Service Départemental d’Incendie et de Secours

[5En évitant si possible l’enrésinement

Messages

  • Un coup de gueule.
    Les propositions et leurs avantages que nous soumet grand pierre en conclusion sur le blocdepierre,dans l’article « Filière-bois énergie : Industrielle ou éco-responsable » me semblent être de bon sens et de bon aloi et bien entendu auxquels j’adhère absolument.
    Cependant, serait-il, lu, écouté, et entendu par les acteurs économiques, institutionnels, de tous bords des trois régions concernées ?
    Je me permets d’en douter en l’état actuel des finances de la France. Ne va-t-on pas en cette période de vaches maigres, vers le mieux disant ou le moins disant c’est selon, dans tous domaines confondus … ?
    Gageons que « seul » le bénéfice immédiat qu’ils pourraient tirer de ce désastre écologique annoncé serait retenu. (Voir les débats autour du gaz de schiste toujours d’actualité).
    Car n’oublions pas que : dans cette société gangrenée par la finance et les affairistes de tous poils et de hauts vols ; la seule chose qui compte : faire du profit.
    Projet soit disant ambitieux s’il en est pour la planète nous laisse-t-on entendre ! Puisque l’on remplace le charbon par la biomasse.
    Si ce projet se fait. Qui participerait à l’investissement de 230 millions d’euros dans cette nouvelle centrale thermique ? Investissement onéreux pour une reconversion.
    Comment serait fractionné cet investissement ? Qui paierait ? La France, l’Allemagne ? Le contribuable ?
    Ce contrat de 25 ans a été présenté probablement sous couvert de bonnes intentions. On connaît les critères invoqués lors des propositions de ces types de projets, où l’on remet sur la table les mots clé bien connus de tous : l’environnement, protection de la biodiversité, créations d’emplois, ou conservation de ceux-ci etc.
    Discours bien rodé pour donner bonne conscience aux élus en poste et endormir les consciences citoyennes par des promesses financières aux petits propriétaires.
    Quelle foutaise !! On va détruire des régions entières, leurs biodiversités, pour la reconversion d’une centrale thermique polluante au charbon par une autre moins disante en émission de carbone. Faudra-t-il toujours déshabiller Pierre pour habiller Paul ? Pourquoi ne pas proposer l’affaire à l’Allemagne qui possède plus d’une centrale thermique au charbon ? Curieux non ? Pourquoi la France ? Veut-on faire comme en Grèce où l’on a débité en bois de chauffe des parcelles entières d’oliviers centenaires ?
    Quand aura-ton fini de nous prendre pour de pauvres gaulois décérébrés ? Faudra-t-il toujours se faire gruger par de grosses entreprises étrangères ou pas, qui vendent très cher leurs « savoir faire », qui rachètent nos usines pour les déclarer plus tard en faillite.
    NF

    • J’avoue être assez sensible aux arguments très modérés de J. Bourrely qui dédramatise l’impact potentiel de cette exploitation. Mais à suivre …
      Par contre, je me refuse à critiquer ce projet sur la simple raison que E.ON est une grosse boite capitaliste. Il n’a échappé à personne que le secteur énergétique français était privatisé, et que la recherche du profit maximal et immédiat ne pouvait que conduire au gaspillage de nos ressources naturelles, et même ne dépendait que de lui. Aujourd’hui, on est obligé de faire avec, même si on doit lutter contre.
      Dans ce cadre, et je vais m’en expliquer plus loin, E.ON constitue plutôt un élément de décision favorable.
      Par contre, l’escroquerie existe bel et bien, elle est dans l’appellation Biomasse, « énergie renouvelable ».
      Gardanne est à 200km, le bois il faudra bien le couper, le manipuler, le transporter, le sécher le broyer, et comme la plupart de ces opérations consomment de l’énergie fossile, (les camions ne sont pas encore électriques), le contenu CO2 ne sera pas négligeable. Une étude de l’ADEME montre que pour le chauffage individuel, cette valeur est de l’ordre de 50% (quantité CO2 produite pour la mise à disposition/quantité totale de CO2). Au niveau industriel on doit pouvoir espérer descendre à 10-20%, mais ceci reste à vérifier.
      Cerise sur le gâteau, la combustion finale nécessite l’adjonction de 17% de charbon. Le charbon produisant 4 fois plus de CO2 que le gaz, ne cherchons plus, il vaut mieux brûler du gaz et laisser les arbres en paix ! (et pas paix à leurs cendres bien sûr !)

      Il reste les emplois et du CO2 bien de chez nous !

      Alors Biomasse énergie d’avenir ou non ? Oui mais pour cela, il faut impérativement ne brûler que de la biomasse et surtout, aussi, avoir des unités suffisamment grosses pour supporter le poids des investissements antipollution (seules les grosses boites ont ces moyens, et, de plus, sont généralement plus attentives au respect de la réglementation que les petites : E.ON ?).
      On a un peu tendance à oublier que brûler du bois c’est aussi produire un tas de cochonneries. Les cendres (métaux lourds et sulfate, nitrate, phosphate), les goudrons (majoritairement poly aromatiques) les gaz (du méthanol au benzène en passant par un peu de dioxine) doivent tous être pris en compte. Quand les humains étaient moins nombreux et surtout se chauffaient moins, c’était supportable (encore que les villes en hiver avaient une atmosphère irrespirable). Aujourd’hui ce ne serait plus le cas.
      jlv

    • Bonjour GP,

      Je voudrai amener ma pierre a ce débat toujours d’actualité , en faisant valoir les arguments suivants tout a fait en phase avec les conclusions de GP ci-dessus mais qui amplifient son analyse en saisissant cette chance pour relancer l’économie et l’emploi dans nos territoire !

      La ressource sur pied de nos taillis "cévenols" est estimée à plus de 5.000.000 tonnes
      L’exploitation de 1.000 tonnes de bois crée entre 1 à 2 emplois
      La châtaigneraie atteint sa phase ultime, si elle n’est pas exploitée d’ici 10 ans elle va toute disparaître
      Le pôle emploi est plein à craquer !
      Nos ancêtres on vécu de nombreuses années sur notre ressource forêt sans la dilapider
      La loi forestière existe et est très exigeante pour le propriétaire : exploiter une foret n’est pas la raser mais préparer son avenir
      Plus on va couper les Châtaigniers, plus leur repousse sera dynamique et PLUS ON STOCKERA du CO2 ( aujourd’hui : croissance zéro —> stockage zéro !!)

      En conclusion j’encourage tous les acteurs locaux à enfin regarder notre OR local comme un facteur d’avenir , d’emploi et d’aménagement du territoire.

      La tache est immense, les volumes sont énormes et EON est vraiment nécessaire pour relancer la machine, après une fois la machine lancée aux acteurs locaux de mettre en place des projets ou des consommateurs qui garderont sur place cette biomasse.

      A l’échelle du monde et de la planète qu’est ce que 200 km !!! un poulet doit faire 3 fois le tour de la France avant d’arriver dans nos assiettes !!!
      Ne soyons pas extrémistes dans nos approches sinon on n’avancera jamais !
      Sinon éteignez la lumière débranchez vos téléphones et ordi , brûlez votre voiture et après ON VERRA !!

      Soyons porteur d’avenir pour nos enfants, un avenir meilleur porté par de projets biomasse, vos conclusions nous y engagent, mettez vous aux côté des professionnels de la filière pour avancer.

      Merci .

  • Grand Pierre voici un lien qui te fera te sentir moins seul, d’autres élus conscients et courageux se manifestent et prennent position, vont même jusqu’à demander des comptes et informer !
    http://www.midilibre.fr/2013/06/19/le-chataignier-cible-n-1-un-tournant-decisif-pour-e-on,719680.php

    Il ne s’agit pas, comme le souhaiterait Mme Bourrely, dans son argumentaire, d’utiliser simplement les rejets pour repeupler cette déforestation.
    Nous savons tous combien la châtaigneraie est victime de maladies et en demande de soins bien plus spécifiques que la seule repousse des ces rejets.
    Elle cite d’éventuelles aides : « à condition que les aides de l’État, de l’Europe soient restaurées ».
    Ceci laisserait-il entendre que ce projet qui rapportera aux propriétaires privés et à une entreprise allemande, pourrait être en partie financé par des aides publiques ?
    Il nous faudrait bien plus de garanties de la part d’EON et des institutions quant à leurs intentions.
    Cette « écologie » que l’on tente d’imposer n’est-elle pas ce capitalisme vert, dont on connaît les ravages et les excès, hélas soutenue par certains "défenseurs de l’environnement" ?
    au fait, Jeanine Bourrely, ne serait-elle pas juge et parti en tant que propriétaire de châtaigneraie ?
    Fabienne Labrosse

  • Bonsoir

    Pas de concertation,de collectif sur le Vigan ???Ou en est ce projet ?J’en parle autour de moi,demande à droite à gauche,rien...
    Nous sommes plusieurs à partager vos "propositions " et j’espère qu’elles seront entendues.