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"Well...Well... Des bas et des hauts"

dimanche 20 janvier 2013, par grand-Pierre

La municipalité du Vigan proposait samedi dernier au cinéma Le Palace, le documentaire de Jean-François Naud traitant des reconversions après les plans sociaux aux Ets. Well.

Prochaine diffusion sur France 3 :
Samedi 2 mars à 15h20

Jean-François NaudJean-François Naud, réalisateur régional, souhaitait traiter un sujet sur les "Well" sans passer par la case historique des quatre plans sociaux qui se sont succédés en quinze ans, ni aborder l’aspect strictement syndical des luttes ou des drames personnels et des vies bouleversées engendrés par les licenciements.

Il a préféré cibler quatre projets de reconversion et laisser la parole aux acteurs, Dominique, Najet, Angèle, Stéphane et Frédéric. Ce parti pris nous a donné un documentaire émouvant et bien construit en insistant sur la résilience [1] des travailleurs et de leur énergie retrouvée après une période d’abattement consécutive à la perte de l’emploi.

Car de l’énergie, il en aura fallu pour mettre sur pied un nouveau projet, se former etc. dans un environnement économique plutôt morose et des possibilités d’emploi salarié limitées. Le réalisateur, comment a-t-il fait, a su laisser passer l’émotion de ses "acteurs" qui ont parlé juste, sans timidité ni auto-satisfaction. Ils ont su dire leurs difficultés et leurs attentes et nous laissèrent, à la tombée du rideau, ce petit pincement dans la poitrine qu’engendre une bouffée d’espoir.

Angèle, reconvertie en boulangère à trouvé ses marques dans son nouveau métier qu’elle a appris sur le tas et elle l’exerce avec bonheur. Frédéric élève ses escargots en alternance avec son travail d’employé communal. Il pensait sa femme "dérangée" lorsqu’elle lui avait proposé ce projet ! Stéphane et son associé sont devenus charpentiers tandis que Najet travaille dans une maison de retraite après une formation. Elle regrette qu’on ne lui ai pas laissé d’autres choix lors du coatching en la dirigeant pragmatiquement sur un segment d’emploi à pourvoir ; mais les personnes âgées dont elle s’occupe ne regrettent certainement pas ce choix !

Il n’y a pas eu non plus de morale tirée par les cheveux, du style : Quand on veut on peut. Les Cévennes au cœur, simplement pour continuer de vivre au pays, de contempler la Tessonne en récoltant ses escargots, de pétrir le bon pain pour les habitants du village, de travailler le bois de nos montagne ou de s’occuper des anciens dans leur maison de retraite (Najet) avec en prime une magnifique danse orientale ! démonstration réussie

Un court débat suivi la séance avec le réalisateur et les acteurs. On évoqua les luttes syndicales et Jean-François Naud fit remarquer que ces luttes ont permis d’obtenir des indemnités et des formations mais ont aussi sauvé les deux-cent emplois encore en activité. Une salle, un peu réservée, applaudit néanmoins une intervention très critique à propos de la financiarisation de l’économie mondiale Un chinois propose des collants Well et des délocalisations qui s’ensuivent.

Le mot de la fin revient à Stéphane Charlin quand il dit dans le film que le bois cévenol n’est pas facile à délocaliser !

Pourtant, il parait qu’il s’en expédie en Chine et qu’il nous revient sous-forme de meubles bon marché. Ah... Ben ça alors !


[1Capacité à survivre après un traumatisme