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Canton du Vigan - Quels changements ?
jeudi 31 mars 2011, par
Une élection cantonale intéressante à plus d’un titre.
Il est audacieux de commenter cette cantonale du Vigan et de tenter de décrypter la signification d’un tel résultat. Éric Doulcier en vainqueur du deuxième tour a confirmé sa vocation à rassembler qui s’était déjà exprimée lors des municipales de 2008. Son adversaire, Roland Canayer, conseiller général sortant et sa sympathique suppléante, Laurence Delahaye pouvaient pourtant bénéficier de solides et importants soutiens, mais ceux-ci n’ont pas pesé suffisamment lourd pour sauver le siège du candidat socialiste.
Le bilan de Roland Canayer
Son bilan est-il si catastrophique ? On ne peut dire ça. Le Parti Socialiste est-il en déconfiture ? Les résultats nationaux ne l’indiquent pas. Son score (celui de Roland Canayer) n’a rien de déshonorant d’ailleurs (46,04%). A-t-il été la victime d’un retour en force de la droite, du Front National ? Qui donc oserait l’affirmer ? Mais alors quelle est la raison de cette sortie de route ?
Son adversaire, plutôt mesuré dans ses propos, même en campagne, a su ramener à lui plusieurs sensibilités politiques au deuxième tour de ces cantonales. Mais il l’a fait sur un terrain qu’il pratique avec art, celui de l’ouverture. Ouverture d’esprit et aux idées constructives, écoute de l’autre bref, une image qui s’écarte de la rudesse des rapports en politique trop souvent mise en musique par son challenger. Doulcier rassemble alors que Canayer, lui, rameute. Premier point.
L’électeur absent ou bien fâché
Deuxièmement, la crise sociale est là, et le triste cortège de hausses des prix. Les électeurs, du moins ceux qui ne s’abstiennent pas réclament du changement. Est-ce que la gauche sociale-libérale leur en propose ?
En dernier lieu, le parti pris écologique du maire du Vigan et sa vision verte du Canton ont certainement compté. Ainsi doit-il probablement plus son siège à sa méthode "soft" et éclairée et au soutien d’Europe-Écologie qu’à un engagement politique plus direct.
Les bureaux du centre bourg pèsent évidemment lourd dans cette élection mais il est à noter que quatre des communes censées soutenir Roland Canayer lui ont fait défaut. (Ce qui soit dit en passant ne conforte pas leurs maires). Les temps changent et l’hégémonie d’un parti, fut-il de gauche ne fait plus l’unanimité au plan local. Le copinage et le clientélisme qui en découle forcément sont moins bien supportés à une époque où l’on vitupère facilement tous les scandales petits et grands qui accablent l’électeur lambda.
Le PS sur ce canton n’a donc pas bénéficié du traditionnel report des voix de gauche au deuxième tour. A ne pas confondre avec le désistement républicain, nommé de la sorte en souvenir la période où les républicains quelle que soit leur allégeance se regroupaient tous au deuxième tour pour empêcher les monarchistes ou les bonapartistes de passer.
Le fantomatique candidat FN ayant été éliminé au premier tour, grâce à la règle nouvelle fixant la barre à 12,5% des suffrages exprimés pour être présent au deuxième (FN = 11,74%) n’a donc pas donné lieu à un report républicain au second tour.
Le Front de Gauche éliminé lui aussi s’est abstenu de donner une consigne de vote.
Verte campagne et doux canton
Souhaitons pour la suite dans notre si agréable et désormais si vert canton du Vigan que la paix des braves et la main tendue prévalent sur une drôle de guerre de tranchées, les uns et les autres campant sur leurs positions pour 2014.
Et maintenant : Inch Allah ! Comme le dirait notre grand ordonnateur du débat sur la laïcité.