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Parti socialiste et petites manœuvres

Ce qu’il reste du PS après les récentes déculottées électorales est encore sujet à de nouvelles divisions.Mes sources d’informations : Article de Sarah Brethes et Pauline Graulle de Médiapart.

mercredi 18 janvier 2023, par grand-Pierre

Curieuse migration

Une partie des survivants du Parti Socialiste fait de la résistance vis à vis de l’adhésion à la NUPES et de la politique d’union menée par le premier secrétaire Olivier Faure.

Emmenés par Carole Delga (1,7% des suffrages à la dernière élection présidentielle), [1] Bernard Cazeneuve, Stephan Lefoll et quelques autres, ils soutiennent la migration de vingt-cinq députés socialistes vers le Parti Radical de Gauche (PRG). Mais pourquoi donc ?

Gros sous

Ces vingt-cinq députés représentent une dotation de l’état d’environ un million d’euros qui ira grossir les finances du PRG au détriment de celles, fort mal en point du PS, soit le quart approximativement de son budget actuel.

Ces députés sont-ils de vulgaires coupeurs de bourse, des traîtres qui s’en prendraient au parti que leur propres électeurs ont plébiscité ? Qui renieraient leurs engagements socialistes ? [2]

Non point chers lecteurs, non point.

Il s’agirait plutôt d’après l’article publié dans Médiapart de la mise en situation d’un nouveau véhicule politique.

Véhicule politique

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Nouveau véhicule politique

Cette expression est merveilleuse et pleine de sens. Ceux qui s’opposent à ce que la vielle maison du PS soit dissoute dans la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES) et qu’il faut remettre le PS au cœur de la gauche, redoutent le score majoritaire d’Olivier Faure au prochain congrès et il n’est pas impossible que ce financement détourné pour alimenter le MRG constitue l’amorce d’un décrochage de certains membres influents du PS. Pour leur survie à bord d’un nouveau véhicule politique ?

L’arène politique est inaccessible sans financement. Pour pouvoir exister en dehors du PS il faut de l’argent aux éventuels dissidents. On comprendrait mal cette migration soudaine de vingt-cinq députés socialistes et de leur million vers le MRG si celui-ci ne jouait aucun rôle dans ce décrochage, qu’il soit programmé ou non.

Bernard Cazeneuve déclare pour sa part : "Le PRG est l’une des organisations autour de laquelle, avec d’autres, il faudra travailler à la refondation d’une gauche qui ressemble davantage à ce que les militants souhaitent voir prévaloir".

Personnellement je me contrefous de cette arrière-cuisine au fumet délétère mais à ce prétendu véhicule politique nouveau qui serait enfourché par ces députés décrocheurs je préfère évidemment une expression nettement mieux connotée : La conviction politique assumée dans le respect du choix de l’électeur. D’autant plus que cet électeur se fait de plus en plus rare.

Chacun ses valeurs...


[1Jean-Luc Mélenchon lui avait fait un score de 21,95%

[2Le fait qu’il soit autorisé par la loi de changer de parti en cours de mandat sans perdre un centime de la dotation de l’état pose question : Quid du choix électoral de l’électeur si celui-ci a voté socialiste et qu’il se retrouve avec un député PRG ? Et en poussant le raisonnement plus loin on pourrait imaginer un élu NUPES qui passe au RN ! Après tout pourquoi pas si la loi l’autorise ?