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Vers une transition particulièrement transitoire

samedi 15 juin 2019, par grand-Pierre

Médias, réseaux sociaux, gouvernements, tout le monde en parle.
Mais rien ne change.
La transition écologique alors, c’est pour quand ?

La grande illusion

Il est une illusion généralement bien partagée ; celle de la réalité des programmes de transition écologique. Mais rien ne changera pour autant.

Sous nos contrées hyper connectées, technologiquement en pointe et
démocratiquement performantes (ou peu s’en faut), les constats du déplorable état de nos environnements, de notre planète, de la vie en général sur terre sont légions. Mais rien ne change.

Des vocables tels que biodiversité ou empreinte carbone, connus auparavant des seuls spécialistes, font maintenant partie du langage courant que tout un chacun utilise. L’anthropocène baigne dans la prise de conscience du mal qui est fait à la branche de vie qui nous supporte... Des cris vibrants, des alertes ultimes nous mettent quotidiennement en garde contre ces cheminots supranationaux qui mèneraient notre train écolo-express droit dans le mur. Mais rien ne change pour autant.

Les plus sensibilisés d’entre nous gèrent leurs déchets, économisent leur flotte et militent dans telle ou telle ONG. Mais pourtant rien ne change.

Les enfants s’y mettent en défilant, affichant leur tendre jeunesse dans les rues pour un avenir "sustanable". Mais cela ne change rien malgré tout.

Eh, pourquoi donc ?

Par accommodement. L’accommodement et l’adaptabilité caractérisent chaque organisme vivant ; non seulement ceux des chaînes de vie biologiques, mais également la vie des sociétés. Celles-ci, devant avant tout fonctionner pour pouvoir perdurer, s’accommodent et s’adaptent au fil des crises qu’elles rencontrent ou qu’elles engendrent.

Avant tout économique et concurrentiel, le capitalisme libéral est maître du jeu. S’y soustraire, jouer une autre partie, c’est aller barboter dans le petit bain économiquement parlant et finir privé des échanges indispensables au fonctionnement "normal" de la machine. Les états punis par Donald Trump le savent bien qui ne peuvent plus accéder au gigantesque marché américain.

La crise climatique ? la démographie ? Les pollutions ? La croissance sans limite ? Autant de sujets qui peuvent avantageusement alimenter le PIB :

Les multinationales se verdissent, la publicité s’appuie sur la nouvelle donne écolo, les médias exploitent un filon inespéré en traitant de ces questions, les ONG ont du boulot, les chercheurs disposent de nouveaux champs d’investigation, les banques s’en foutent et le élus proclament leur verdissement, il n’y a que les chats qui continuent comme avant à chasser les souris.

Rien ne change pourtant pour l’avenir de la planète et il semblerait qu’une hypocrisie généralisée nous paralyse et qu’il nous paraisse plus opportun de nous adapter plutôt que de changer quoi que ce soit de fondamental. Nos économies avides de croissance sont pourtant obsolètes et bradent les ressources planétaires sans bénéfices autres que financiers.

Ce petit-fils que j’aime

L’édifice tangue, craque à certains points chauds, fume là ou la guerre fait rage ; mais il fonctionne. Il s’adapte. Diverses gouvernances européennes virent à l’autoritarisme en attendant mieux.

Ceux qui ont compris et ceux qui ne comprennent pas iront donc tous en cœur percuter ce mur annoncé et que l’on nous promet si dur. Ce seront probablement nos si chers petits-enfants.