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Observation : Le matériel

mercredi 12 décembre 2007, par grand-Pierre

Quelques conseils de base sur l’art d’observer

La Palice aurait pu dire que pour faire des observations de terrain, il faut être sur place. Ce n’est pas toujours aisé ni confortable selon la saison ou la topographie des lieux.

Certains, pour répondre aux sollicitations nombreuses du marketing en articles de sport et de loisir s’équipent façon "baroudeur" et à grand frais.

Il est préférable de privilégier dans votre budget ce qui a réellement de l’importance. Et cela coute déjà suffisamment cher comme ça !

En effet les vêtements doivent seulement être adaptés (protection thermique - respiration cutanée), de préférence peu fragiles voir carrément usagés et ne risquant donc plus grand-chose. Pour les affuts, il ne faut pas négliger les éléments de confort (duvets - fibres "polaires"). On trouve d’excellents filets de camouflage dans les surplus militaires.

En amont, vous aurez passablement investi dans tous les ouvrages indispensables pour maitriser votre spécialité naturaliste, ouvrages généralement chers.

Sur le terrain, l’important étant d’observer, il faut disposer de moyens qui peuvent être variés suivant les sujets observés. Jumelles, longues-vues, loupes, appareils de prise de vue, carnet de croquis. Quelquefois, il est important de "récolter" et donc de transporter la récolte. Mais privilégiez toujours la prédation minimum d’éléments naturels surtout si vous vous intéressez à des espèces relativement peu communes. Utilisez d’avantage la prédation... d’images !

Garder ses sous pour l’essentiel

Le gros budget sera évidemment les instruments optiques cités plus haut. Dans ce domaine l’offre est considérable (surtout pour la photo) mais la qualité doit être au rendez-vous pour l’observation. Vous passerez plusieurs heures (voir plusieurs jours) pour observer un animal et le faire avec de mauvaises optiques serait contre productif.

De même un compact fut-il numérique ne vous permettra pas la chasse photographique. A chacun son rôle. Le bon plan sera donc de rechercher l’équipement adapté et les conseils auprès d’autres utilisateurs pour les marques et les modèles en éliminant d’office le bas de gamme. Pour les marques, attention, car c’est devenu un terrain également difficile à observer vu que les OPA sévissent et que l’on arrive plus à savoir qui vend quoi (et fabriqué où) ? Certains SAV (Service Après Vente) également laissent de plus en plus tomber les clients et ne suivent plus sur les pièces détachées.

Les super téléobjectifs de qualité ne sont indispensables que dans certains cas particuliers. De plus leur prix est prohibitif. Avec un "petit" 200mm (focale grossissant x 4 environ), vous obtiendrez d’excellents résultats en vous rapprochant suffisamment du sujet. Attention toutefois à ne pas déranger les animaux surtout dans leurs activités de reproduction ou d’élevage.

Numérique ou argentique (film) ?

Attention aussi en ce qui concerne les appareils photo numérique : fragilité par rapport à l’argentique (surtout aux chocs et a l’humidité) et réparation aléatoire. Or sur le terrain tout peut arriver. Lors de l’une de mes nombreuses sorties, mon pied s’est accroché et je suis tombé en avant, mon vieux réflex métallique entre les mains. Résultat : un creux sur la bague de mon objectif facilement réparé. La même chute avec un réflex numérique et un objectif en polycarbonate et c’était la déchèterie !

Pour la photo argentique, il y a en ce moment, grâce au boum du numérique, d’excellentes affaires en matériel d’occasion de niveau professionnel. Il est possible de numériser vos films avec un bon scanner si vous avez opté pour la solution "film" et désirez pouvoir retravailler vos images.

Les deux solutions ont avantages et inconvénients. Le numérique n’est performant pour le naturaliste que sous la forme "appareil réflex" très couteux en haut de gamme, plus abordable à l’heure actuelle en modèle milieu de gamme. L’argentique d’occasion complété par un scanner de film est une solution intéressante avec l’acquisition de plusieurs objectifs excellents et pas trop chers plus la fiabilité et la solidité. Mais il faut développer les films...

Lorsque vous aurez acquis votre matériel, prenez toutes les précautions pour le conserver en bon état. Pensez en permanence à protéger vos optiques qui sinon se rayeront à force de frottement avec les micro poussières. Ne frottez pas les lentilles n’importe comment mais nettoyez-les de temps en temps avec produits et tissus adaptés (micro fibre) et propres.

Une nouvelle technique intéressante : la digiscopie. Un appareil photo monté sur une longue-vue. Les résultats sont bons dans les gammes élevées. Stabilisation électronique des prises de vue et pied photo incontournables.
Crédit J.Séon
Pour les petits sujets, une fois revenus à l’intérieur, une loupe binoculaire permettra des observations spectaculaires avec mains libres pour pouvoir trifouiller à l’aise.

Une fois dehors...

Sur le terrain, plusieurs façons de faire sont envisageables.

On peut partir le nez au vent et faire des rencontres variées mais totalement hasardeuses ou ne sortir qu’en ayant préalablement mis toutes les chances de son côté.

Bien entendu dans ce cas, l’étude des mœurs de l’animal est nécessaire pour explorer le bon biotope à la meilleure période ou bien à une période déterminée (parade - nidification - migration etc.).

Ne pas se disperser vu la complexité accrue des connaissances et la brièveté de notre existence terrestre. Beaucoup d’amateurs se "spécialisent" au même titre que les scientifiques car il vaut mieux approfondir un sujet que de ne pas savoir grand-chose sur tous.

Ensuite, eh bien, il y a ceux qui ont la chance de vivre près de la nature et les autres, très nombreux ceux là, qui doivent aller chercher les moments de contact avec elle. Ce ne sont pas eux les moins méritants et cela devrait les amener à rechercher les meilleures performances pour profiter de ces instants rares (la rencontre avec un animal sauvage) volés au stress quotidien des mégapoles.

Dans tous les cas, si le naturalisme de terrain vous intéresse, ne restez pas isolés mais sortez avec des associations. Vous apprendrez beaucoup avec des gens passionnés et chevronnés ce qui risque de faire de vous un converti "ad vitam eternam" plutôt que de vous livrer à une lubie condamnée au court terme par manque de savoir faire.

Messages

  • Hello Grand Pierre
    Contente de retrouver des nouvelles des Cévennes.
    J’aimerais en savoir un peu plus sur la digiscopie ?
    As-tu des tuyaux pour trouver l’adaptateur qui convient ?
    Bonnes observations Denise

    • salut denise et jean pierre
      il existe chez Kowa un adaptateur universel DA4 (surement pas donné) dont tu pourras admirer les photos sur le site sights of nature (page digiscopie)
      il est recommandé pour digiscopier de posséder une lunette de 80 mm de diamètre de bonne facture, un apn avec zoom x 3 et stabilisateur optique. si possible, un écran arrière de grande taille et de bonne définition, pas de vent et des sujets qui veulent bien ne pas bouger.
      à part ces petites contraintes, grâce à la faible surface des capteurs apn et avec un oculaire x60 et le zoom de l’apn à fond, on peut grossir autant qu’avec un objectif de 900 mm de focale. ce qui permet de tirer le portrait de nos chères bestioles de très loin si les conditions atmosphériques le permettent toutefois. les images ne rivalisent pas avec celle d’un bon télé mais ça fait quand même...
      à bientôt sur mon blog ? GP

      Voir en ligne : Sights of nature - georges de putter