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"Rose" ou morose c’est du kif !

Morosité de rigueur pour tous

vendredi 3 avril 2015, par grand-Pierre

Pour les boursicoteurs, le maître mot est la confiance. Pour les citoyens c’est l’espoir. Mais l’espoir manque en France et ces élections cantonales, pardon, départementales, n’en ont pas apporté des masses.

Les signes sont bien là. La France déprime. Elle se sent glisser avec un certain fatalisme vers des ciels de plus en plus nuageux. Les passants s’arrêtent pour se plaindre entre eux et constater l’inexorable déclin qui les accable. Les urbanités ne sont plus ce qu’elles étaient jadis ; on ne donne plus le change, on n’évoque plus de beaux projets de vie. On grinche. Cela devient une habitude.

Une bien mauvaise habitude d’ailleurs.

Dans le meilleur des cas, certains dénoncent plutôt que de grincher. Ils s’indignent et ils ont bien du pain sur leur planche tant les abus et les injustices sont féconds. Les bourgeois Louis-Phillipards qui s’enrichissaient jadis sous la houlette bienveillante d’un régime complice ont engendré des portées nombreuses qui se gavent aujourd’hui sans retenue. Les Cahuzac édifient maintenant nos générations futures.

Le cynisme des uns, leur arrogance et leur concupiscence révélés au grand nombre déclencheront vraisemblablement un jour un vent de tempête mais c’est le fiel qui pince pour l’instant les lèvres de toutes leurs victimes, consentantes ou non, dans un silence lourd, on l’imagine, de possibles vengeances.

Chers auditeurs, attendez-vous à savoir, comme aurait dit Geneviève Tabouy en son temps, que les gouvernants de notre pays n’ont pas fini d’en baver. Que le braquet qu’ils ont choisi d’utiliser ne les mènera sans doute pas jusqu’en haut de la côte. La pente est rude mais la route est droite disait Raffarin, se faisant le promoteur des réformes libérales. Mais ces réformes sont torves et il leur manque la solidarité nécessaire à un pays en grande difficulté. C’est à dire... De ne pas être libérales !

Quelles réponses, quels projets, pour quel pays ? Le train continue d’avancer sur son erre tandis que les mécanos font semblant d’ignorer le feu rouge. Ils reproduisent à l’envie ce qu’ils ont toujours fait et qu’ils savent encore faire : De la politique politicarde. Etre élu et faire élire ; propulser le parti pour y trouver bonne place ; ferrailler sans cesse et rendre les coups. Pour faire quoi ?

Le jeu parlementaire se lézarde sous le boutoir des trop nombreuses mises en examen et ne concerne plus que les gens informés. La symphonie des avocats d’affaires se joue à guichets fermés. Cette grisaille des sommets (qui ont rarement d’ailleurs été immaculés) n’inspire pas la foi en l’avenir chez l’électeur, devenu morose et désabusé. [1] Alors, vengeur, il introduit ses pistolets dans les urnes : "A voté !" ou bien il file à la pêche.

Aurons nous encore le cœur et le temps de changer de république avant que celle-ci ne redevienne celle que fut Weimar dans l’Allemagne des années trente, dont on disait à l’époque que c’était une république sans républicains et qui, de reniements en reniements, de politiques sociales désastreuses en tromperies, déroula le tapis jusque sous les bottes d’Hitler.

Veuillez m’excuser. Je déprime.


[1Au sens propre