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Vivre au fond des bois (8)
dimanche 2 février 2025, par
Rencontres singulières
Le grand lièvre de Camprieu
Incroyable mais vrai
Si les rencontres avec les animaux sauvages précédemment évoquées, même exceptionnelles, peuvent trouver une explication logique, celle que je vais relater n’en a pas trouvé jusqu’à présent...
Je vous prie de me faire crédit, comme pour les historiettes précédentes, de mon honnêteté dans le témoignage rapporté bien que celui-ci semble assez incroyable.
Vers la fin des années quatre-vingt j’exerçais la fonction « d’animateur nature » au Centre de loisirs du Pont du Moulin à Camprieu, charmant petit village montagnard dans la vallée du Bonheur et proche du célèbre abîme de Bramabiau.
Chaque jour j’emmenais nos clients en rando en essayant de varier les itinéraires et de leur faire découvrir ce territoire plein de ressources naturelles et paysagères. Une fois par semaine je devais les conduire dans les gorges du Tarn pour une journée canoë. (Lire cet article).
De retour de rando
En cette fin d’une belle journée estivale nous revenions de rando avec environ une quinzaine de personnes, heureuses de retrouver le bercail et la bonne douche chaude avant le dîner. Nous avions parcouru environ une quinzaine de kilomètres en forêt lorsque nous arrivâmes aux premières habitations de Camprieu.
Des coups assez forts attirèrent notre attention et nous aperçûmes au loin un homme à genoux devant les piliers de pierre de son portail qui, armé d’une massette et d’un burin y pratiquait une entaille. Ses outils, étalés autour de lui, une pelle, une truelle un gamatte, indiquaient aux observateurs que nous étions qu’il allait maçonner quelque chose.
Le grand lièvre
Le portail était situé en bordure du chemin et nous vîmes, tournant le dos à ce bruyant maçon, un énorme lièvre tranquillement couché sur l’herbe à environ un mètre de là. Il ne bougeait pas et ne semblait aucunement inquiet. Il ne devait pourtant pas ignorer que les camdrivains sont des chasseurs redoutables !
Il détala malgré tout à notre approche sans se presser outre mesure. Nous informâmes le brave homme de ce que nous avions vu mais il cru à un canulard et nous envoya promener (ce que nous faisions déjà d’ailleurs) en refusant de nous croire.
Pourtant quinze témoins pouvaient témoigner de la scène étonnante de cet animal installé à coté du travailleur et lui tournant ostensiblement le dos.
Des questions sans réponse
J’en touchais un mot le soir à mes amis du village et, menant mon enquête, j’appris que ce lièvre était connu des chasseurs. Sa taille importante et donc sa longévité probable indiquait un animal apte à la survie et probablement malin.
Je connaissais la faculté des lièvres à voir dans leur dos grâce à des yeux positionnés latéralement et suffisamment mobiles pour une vision à 180°. Il pouvait donc contrôler ce qui se passait derrière lui et ne pas craindre une attaque. Mais pourquoi donc se tenait-il juste à côté du maçon sans se cacher ?
On sait par ailleurs que les animaux sauvages ne sont pas effarouchés par les véhicules qui ne représentent pas à leurs yeux une menace. Ce grand lièvre se sentait-il rassuré par un homme en train de travailler ? Cela alors qu’il disposait de tout l’espace nécessaire pour se cacher.
Peut-être tout simplement utilisait-il la présence de l’homme pour se protéger des prédateurs sauvages, prédateurs qui ne s’approcheraient jamais d’un homme surtout en plein jour.
Si vous avez une autre explication...