Accueil > Naturalisme > Vivre au fond des bois (7)
Vivre au fond des bois (7)
vendredi 31 janvier 2025, par
Rencontres singulières :
La mante carnivore
Les bruits de la nature
Pour observer et étudier la nature l’humain est confronté au handicap que constitue sa station debout. Pour repérer un danger dans le lointain cela s’avère efficace et nos lointains ancêtres des savanes l’ont probablement inventé, en renonçant à leur quadrupédie originelle.
Par contre, pour trouver des champignons, herboriser ou observer les insectes nous sommes contraints de nous baisser, voir de nous agenouiller. D’ailleurs vous pourrez identifier aisément de loin un groupe de botanistes dont il n’émerge des hautes herbes que... Les arrière-train !
Il se trouve que les bruits, même légers et surtout insolites, attirent notre attention. A condition bien sûr qu’ils ne soient pas émis dans un environnement bruyant comme en ville. Les animaux eux sont experts en interprétation du moindre son, surtout s’il émane de l’une de leur proie favorite. Si vous vous postez dans les bois de nuit et à l’écoute vous pourrez entendre quantité de bruits révélateurs de l’intense vie nocturne des espèces.
Vous pourrez même avec un peu de chance attirer la curiosité d’un renard en frottant un bouchon « crissant » contre du verre.
Un bruissement dans les feuilles mortes
Par une journée ensoleillée je vaquais à mes occupations ordinaires sur la terrasse de bois de mon petit mazet en Cévennes. Malgré le vent [1] un bruit assez fort provenant des feuilles mortes sèches et craquantes accumulées attira mon attention. Je pensais à un lézard et m’approchais, apercevant effectivement les feuilles s’agiter vivement en un point précis. Mais il n’y avait pas qu’un lézard...
Horreur !
Je découvris une grande mante religieuse ayant capturé un lézard des murailles d’environ douze centimètres entre ses pattes « ravisseuses » en amortissant les secousses violentes que celui-ci lui donnait pour échapper à son sort, à l’aide de ses fines pattes postérieures largement écartées.
Le lézard tenu perpendiculairement à la mante offrait son flanc et celle-ci le découpait en une boutonnière rectiligne comme l’aurait fait une couturière professionnelle. Le pauvre ne passait pas un bon moment.
Réflexe de photographe, je me précipitais à l’étage pour attraper mon réflex argentique (à l’époque) et pour découvrir finalement que la pellicule était déjà remplie. Je ne vous offrirais donc pas d’image de cette scène à mon grand regret.
Les mantes
La femelle bien plus grande que le mâle peut capturer de petits oiseaux ou des chauve-souris. Si vous en tenez une, méfiez vous de sa morsure car ses mandibules sont assez puissants pour découper la peau. Son menu ordinaire se compose de criquets, sauterelles, papillons, abeilles, bourdons, mouches etc.
Ce « tigre de l’herbe » adopte des positions défensives en se dressant pattes écartées et parfois ailles ouvertes. Ses yeux à facettes et sa tête pivotant à 180° lui permettent de suivre ses proies sans se déplacer.
Le mâle, plus petit est quelquefois consommé par la femelle après l’accouplement.
Il existe de nombreuses espèces de mantes dont le diablotin au mimétisme étonnant le faisant confondre parfaitement à une brindille.
A bientôt
[1] Le frottement du vent dans le feuillage et celui de l’eau sur le rocher génèrent beaucoup de bruit que l’on finit par ne plus entendre.