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Vivre au fond des bois (9)

lundi 3 février 2025, par grand-Pierre

Rencontres particulières
L’oiseau miraculeux

Je ne sais ce qui me pris de sortir mes raquettes ce jour là car la météo était assez grise sur le plateau du Lingas enneigé. Dès la sortie de mon véhicule, des rafales de vent relevaient violemment ma capuche sans prévenir et je finis par attacher le cordon solidement sous mon menton.

Depuis le pont des Vaquiers sur la route menant à l’Espérou j’entrepris de me rendre hors piste au lieu dit « la baraque de Tabusse » au NNE. Suivant une légère dépression conduisant à un ruisseau je traversais une lande qui s’étendait sur environ trois cents mètres, penché en avant pour résister aux bourrasques. Mes bâtons s’enfonçaient à peine dans une neige un peu croûteuse mais néanmoins assez épaisse.

Soudain, au milieu de cet environnement lunaire et glacé, mon bâton s’enfonça franchement. Je le retirais vivement et un oiseau s’envola par le trou que j’avais fait dans la neige et disparu à tire d’aile.

L’expression « rester interdit » convient parfaitement à ma réaction devant cet oiseau (que je ne pus identifier) émergeant de ce champ de neige à la manière d’un missile tiré depuis un sous marin nucléaire !

Sous les rafales de plus en plus redoutables je mis un certain temps à réaliser que cet oiseau s’était mis à l’abri en remontant un ruisselet secondaire qui offrait une cavité praticable sous la neige.

L’intrusion soudaine de mon bâton l’avait surpris autant que moi et il s’était envolé.

La probabilité d’enfoncer mon bâton à cet endroit précis dans une landes de plusieurs hectares et de tomber sur un oiseau était, vous me le concèderez, assez faible !

Prenant exemple sur cet oiseau surnaturel, je renonçais finalement à ma sortie pour aller me mettre à l’abri moi aussi.